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35 ans après la révolution en Iran, quelle perspective ?

(11/02/2014)

Colloque de la FEMO, maison de la Chimie à Paris

Le premier colloque de la FEMO s'est tenue le 11février 2014 à la Maison de la Chimie sur le thème de « 35 ans après la révolution en Iran, quelle perspective? ». Le colloque a voulu focaliser sur la situation en Iran et dans la région 35 ans après que la révolution a vu le jour en Iran portant au pouvoir la « République islamique » de Rouhollah Khomeiny.

Chaque intervenant a porté son projecteur sur un aspect particulier de l'actualité concernée : les négociations nucléaires à Genève et ses conséquences, les sanctions imposées à l'Iran, l'état de l'économie de ce pays, les conflits régionaux et l'influence iranienne...

La FEMO organise un cycle de conférences dans le but d'apporter un éclairage sur les problèmes actuels au Moyen-Orient. Le président de la FEMO, François Colcombet, a expliqué dans son ouverture : « La FEMO va tenter d'apporter une réflexion complémentaire et parfois contradictoire avec la présentation habituelle. »

Les intervenants ont plutôt appelé à plus de modération dans l'approche médiatique et diplomatique à l'égard de l'actuel gouvernement iranien. Le président de la FEMO qui a particulièrement étudié la constitution iranienne, a rappelé qu'elle donnait un pouvoir absolu à un Guide suprême religieux, bloquant à jamais toute évolution du régime qui reste prisonnier de ses dogmes.

Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre d'Algérie, a évoqué son expérience d'homme d'Etat avec le régime iranien. Le comportement de la République islamique avec l'Algérie est un cas d'école du comportement d'un régime dont la nature même est de s'imposer sur le monde musulman.

Frédéric Encel, professeur à l'ESG Management School et maître de conférences à Sciences Politiques, a fustigé une habitude de certains milieux en France de faire la confusion entre le régime et le peuple iranien. Il a également évoqué l'influence exercée par le régime iranien dans la région du Moyen-Orient, notamment en Syrie. Frédéric Encel a particulièrement noté l'alliance objective entre des groupes extrémistes comme l'EIIL avec les régimes syrien et iranien. Il a en mis en avant que l'Iran ne soutient pas seulement des extrémistes chiites mais également sunnites dans la région.

Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la DST, est grand connaisseur du Moyen-Orient et directeur du Ciret AVT (Centre international de Recherches et d'Etudes sur le Terrorisme et d'Aide aux victimes du terrorisme), a évoqué le régime des sanctions et les négociations sur le nucléaire. « Jamais, a-t-il dit, les diplomates occidentaux n'ont mis sur la table la question des violations des droits de l'homme en Iran. »

Pierre Rousselin, éditorialiste de politique étrangère au Figaro, a pour sa part constaté que dans les négociations nucléaires, les puissances sont en train d'offrir une trop grande légitimité au régime en Iran alors que bon nombre de problèmes, en particulier l'ingérence iranienne dans la région, ne sont toujours pas réglés.

Bertrand Delais, documentariste et journaliste qui a récemment écrit « Iran : un brasier sous les cendres », a évoqué les graves difficultés économiques du régime iranien et une situation pouvant exploser à tout moment sous la pression d'une société à bout et en décalage avec les valeurs de la République islamique.

Yves Thréard, éditorialiste a rappelé que la montée de l'intégrisme islamiste dans le monde est survenue depuis la révolution islamique en Iran. Il a évoqué des faits comme l'affaire Salman Rushdie inaperçue au début, qui a embrasé le monde musulman après que l'ayatollah Khomeiny a voulu l'exploiter.

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